La Carrière a toujours été particulièrement proprice à l’éclosion des talents littéraires et poétiques. Et Pierre Jaquillard, né en 1915, après des études de théologie et de lettres, ajoute à son tour un nom de plus à la liste déjà longue des diplomates-littérateurs. La théologie lui a donné ce sérieux qu’il apporte à tout ce qu’il fait, les lettres, le goût du rêve, de l’évasion hors de soi et de l’invasion en soi, et la diplomatie, la pleine possession d’une langue à la fois souple et rigoureuse. Ses études, « Chateaubriand, Proust et nous », « Le grain de moutarde ou l’esthétique de la grâce », « Mensonge des ruines » ou « Gondole et beauté fonctionnelle » lui ont ainsi successivement permis de sortir de soi-même, tout en se retrouvant sans cesse.