Née dans le Paris de la Belle Époque, comblée par les dons de la chance, appartenant, par sa filiation maternelle, à l'une des plus illustres et anciennes familles juives du Sud-Ouest, Odette Fabius, l'auteur de ces Mémoires, a 28 ans lorsque l'Europe sombre dans la guerre... Au moment où tant d'autres ne songent qu'à survivre, ou à courber la tête sous les coups du destin, elle se joint à un groupe de femmes de la haute bourgeoisie, et de l'aristocratie parisiennes qui s'emploient à diriger les réfugiés du Nord et de l'Est vers le centre de la France et à ravitailler, avec des ambulances, les premiers camps de prisonniers. Odette Fabius n'a nullement conscience alors, comme nombre de ses coreligionnaires, de l'imminence des persécutions. Sa jeunesse et son patriotisme la conduisent à s'engager dans la Résistance. Après avoir été membre du réseau Alliance, elle est arrêtée comme terroriste alors qu'elle appartient à l'O.C.M.-Centurie, internée de prison en prison, déportée à Ravensbrück, dont elle s'évadera ; elle sera malheureusement reprise au bout de quatre jours. Libérée - elle ne pèse alors que trente et un kilos - Odette Fabius pourra, grâce aux soins intensifs qui lui seront prodigués en Suède et en France, connaître, après une année de convalescence, une vie professionnelle très active. Elle occupera, tant en France qu'aux États-Unis, des postes de responsabilité, rares pour une jeune femme à son époque. Un lever de soleil sur le Mecklembourg est le récit très sobre de l'existence tout en contrastes d'une femme de grand caractère mais, en même temps, vibrante aux appels de la vie. Odette Fabius est commandeur de la Légion d'honneur, titulaire de la Croix de guerre avec palmes, de la Croix du combattant volontaire, de la médaille de la Résistance et de la médaille des Évadés.