Tous les livres de Pierre Coutras, l’écrivain marseillais qui n’a pas voulu « monter » à Paris pour y chercher la gloire, sont des autobiographies. Les Piquants du Marron, la Maîtresse d’Acier, la Diabolique Tragédie, le Cierge qui Fume, roman sur l’amour paternel encore unique en littérature française, Mensonges, etc., etc., racontent Pierre Coutras, mais d’une telle manière que le lecteur ne sent pas où finit la réalité et où commence la fiction. Etant donné que toutes les situations romanesques avaient été traitées depuis longtemps par les écrivains, Pierre Coutras, pour être original, n’avait qu’un moyen à sa disposition, se raconter lui-même, avec ses joies, ses tristesses et ses rages. Il a réussi à être très intéressant parce qu’il est incontestablement un homme original, un non-conformiste intégral. Dans Chimères dans mon Ciel, plus encore que dans Les Piquants du Marron, ce chef-d’œuvre, Pierre Coutras raconte ses origines phocéennes, ses cinquante années de Barreau, son dégoût du dirigisme, son horreur de la guerre, son amour pour sa famille, et son voyage autour du monde dans un sous-marin atomique... Il stigmatise avec acuité l’imbécillité générale actuelle, mais aussi indique les moyens de rendre les Français heureux tout de suite. Ce livre fera penser, crier, discuter, mais aussi aimer cet écrivain sincère. E. Aubanel.